Mercredi 12 septembre 1984

1. Conseil des ministres. Le ministre de l’Economie des Finances Pierre Bérégovoy a présenté le contenu de la loi de finances pour l’année 1985, un budget de l’Etat marqué à la fois par la rigueur et la modernisation. La promesse de baisse d’un point des contributions obligatoires est tenue : la feuille d’impôts sur le revenu qu’auraient du payer les contribuables en 1985 est en baisse de 5 % et la taxe professionnelle des entreprises diminue de quinze milliards. Mais comme le déficit du budget de l’Etat est limité à 3 % les taxes sur l’essence vont considérablement augmenter : plus quinze centimes pour le litre de super d’ici la fin 1984 puis plus vingt-cinq centimes entre janvier et avril 1985 (pour un prix à cette date de 5,87 F le litre) ; ces hausses de taxe s’ajouteront aux augmentations traditionnelles des carburants. Concernant les dépenses de l’Etat, certains ministères doivent faire des sacrifices et 5 500 emplois administratifs seront supprimés par un non remplacement des départs en retraite (dont 2 000 dans les PTT et 1 900 dans les services financiers). A l’inverse, quatre secteurs sont privilégiés : l’Education nationale (+ 2 300 emplois créés), la recherche (+ 600), la sécurité (plus de gendarmes) et la justice. Cinq cents millions de francs seront débloqués pour informatiser l’administration. Des mesures sont également prises pour le logement afin de relancer le bâtiment : les propriétaires d’un appartement pourront bénéficier d’un crédit d’impôt de 25 % en cas de gros travaux et ceux qui achèteront un appartement pour le louer disposeront d’une déduction d’impôt de 5 % (avec un plafond de 20 000 F). Sans surprise, l’opposition critique durement un budget qualifié de « mensonger », qui « prend d’une main ce qu’il donne de l’autre ». Pour les communistes, ce budget ne prend pas assez en compte la lutte contre le chômage et la préservation du pouvoir d’achat.

2. A l’Assemblée nationale, adoption définitive en quatrième lecture, après plus de 218 heures de débats et la session extraordinaire la plus longue de la Ve République, de la loi de réforme de la presse. 323 députés ont voté pour (socialistes et communistes, 156 contre (UDF et RPR). Ayant pour objectif de « limiter la concentration et assurer la transparence financière et le pluralisme » de ce secteur, cette loi vise particulièrement l’empire Robert Hersant.

3. Manifestation à Paris des soutiens aux militants basques espagnols en grève de la faim, devant le ministère de la Justice (où certains se sont enchaînés) puis devant la prison de Fresnes. Ils réclament le statut de réfugié politique pour les détenus menacés d’extradition vers l’Espagne. En visite à Paris, le ministre espagnol de la Justice a déclaré qu’ils n’étaient que des détenus de droit commun.

4. Augmentation des prix des carburants : + 3 centimes pour le litre de super, + 2 pour l’essence, + 0,1 pour le fioul domestique. Le prix du gasoil reste inchangé.

5. L’amélioration du temps en mer du Nord a permis aux hommes-grenouilles de plonger dans l’épave du Mont Louis.

6. Diffusion sur TF1 du premier numéro du documentaire en trois parties « Le bébé est une personne ».

7. Sorties cinéma :

- Indiana Jones et le Temple Maudit, de Steven Spielberg, avec Harrison Ford, Kate Capshaw et Amrish Puri.

- Au-dessous du volcan, de John Huston, adaptation du roman homonyme de Malcolm Lowry, avec Albert Finney, Jacqueline Bisset, Anthony Andrews et Ignacio Lopez Tarso.