Jeudi 19 juillet 1984

1. Dans la matinée, annonce du remaniement ministériel, marqué par le départ des quatre ministres communistes, ainsi que celui de Jacques Delors (qui va prendre la présidence de la Commission européenne), et par le retour inattendu de Jean-Pierre Chevènement (membre de l’aile gauche du PS qui avait démissionné du deuxième cabinet Mauroy). La nouvelle équipe gouvernementale compte seize ministres : Gaston Defferre abandonne le ministère de l’Intérieur pour devenir ministre d’Etat en charge du Plan et de l’Aménagement du territoire. Pierre Bérégovoy devient le nouveau ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, tandis que Georgina Dufoix le remplace comme ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale. Robert Badinter reste Garde des Sceaux, Roland Dumas ministre des Affaires européennes et porte-parole du gouvernement, Charles Hernu demeure à la Défense, Michel Rocard à l’Agriculture et Claude Cheysson conserve les Affaires étrangères. La secrétaire d’Etat Huguette Bouchardeau garde aussi le portefeuille de l’Environnement mais est promue ministre. Edith Cresson conserve le Commerce extérieur mais reçoit en plus le Redéploiement industriel. Paul Quilès garde l’Urbanisme et le Logement mais obtient également les Transports. Michel Crepeau ajoute le Tourisme à son ministère du Commerce et de l’Artisanat. Les nouveaux membres du gouvernement sont : Pierre Joxe (Intérieur et Décentralisation), Jean-Pierre Chevènement (Education nationale), Michel Delebarre (Travail, Emploi et Formation professionnelle) et Hubert Curien (père de la recherche spatiale française, à la Recherche et Technologie). Les ministres délégués et les secrétaires d’Etat seront désignés dans les prochains jours.

2. Quelques heures après la formation du nouveau gouvernement s’est tenu à l’Elysée le Premier Conseil des ministres du gouvernement Fabius, avec à l’ordre du jour le projet de référendum sur la Constitution : ajout d’une phrase à l’article 11 autorisant le recours au référendum sur « les garanties fondamentales en matière de liberté publique ». Il a également été question du budget 1985 avec la confirmation d’un déficit limité à 3 % du PIB, une sécurité sociale équilibrée sans impôts nouveaux, une réduction des impôts de 8 % et la suppression du prélèvement exceptionnel de 1 % sur la sécurité sociale. Le Premier ministre a obtenu l’autorisation d’engager la responsabilité du gouvernement devant le Parlement à l’issue d’une déclaration de politique générale.

3. Après une longue nuit de débats, le Comité central du PCF a annoncé à neuf heures du matin la non-participation de ministres communistes dans le nouveau cabinet Fabius tout en précisant que le Parti continuera à soutenir le gouvernement. Le numéro un du Parti socialiste Lionel Jospin a dit regretter cette décision. Le syndicat Force ouvrière se réjouit lui du départ des ministres communistes.

5. Après Calais la veille, le mouvement de blocage des ferries de voyageurs par les camionneurs s’est étendu aujourd’hui à Cherbourg (photo).

6. La Commission des comptes de la Sécurité sociale a rendu public son rapport annuel : la Sécu va mieux.

7. Le tout nouveau président du Salvador José Napoléon Duarte a été reçu au palais de l’Elysée par son homologue français, François Mitterrand.

8. En s’imposant une nouvelle fois, dans la vingtième étape (Morzine - Crans-Montana), Laurent Fignon conforte encore plus sa première place au classement général du Tour de France.