Mercredi 6 juin 1984

1. Les reines d’Angleterre et des Pays-Bas, les rois de Belgique et de Norvège, les présidents des Etats-Unis et de France, le Premier ministre canadien, le grand-duc du Luxembourg, des représentants officiels de la Grèce, de la Pologne, et de la Tchécoslovaquie ont assisté sur la plage d’Utah Beach, en Normandie, à une cérémonie symbolisant l’effort commun qui aboutit au succès du débarquement du 6 juin 1944. Rappelant dans son discours que l’ennemi était le régime et l’idéologie nazie, le président Mitterrand a souhaité saluer les morts allemands tombés durant la guerre. Diverses autres cérémonies et prises d’armes se sont succédées durant toute l’après-midi en divers points de la côte, chaque chefs d’Etat et de gouvernement se recueillant sur les tombes de ses compatriotes morts pour la Liberté. Le président Mitterrand s’était d’abord recueilli à Bayeux, première ville française libérée, avant de rejoindre la reine Elisabeth II au cimetière britannique de la ville. Le président Reagan, accompagné de son épouse et de son homologue français, s’est lui rendu au grand cimetière américain de Colleville avant de rejoindre la pointe du Hoc pour y rendre hommage aux 6 000 soldats américains tués ce jour-là. Dans son discours, il y a confirmé que les Etats-Unis sont toujours aux côtés des de la Vieille Europe (« votre destin est aussi le notre »). Le président Mitterrand a également rejoint le Premier ministre Trudeau au cimetière canadien de Bény-sur-Mer, à Reviers. Au cours de cette journée, un monument dédié à la mémoire des commandos français du commandant Kieffer qui avaient pour mission de s’emparer de Ouistreham a été inauguré par le chef de l’Etat, accompagné du ministre de la Défense Charles Hernu. Le Conseil des ministres a profité de cette journée pour faire du général Koenig, le héros de Bir-Hakeim, un maréchal de France à titre posthume. Enfin les députés ont observé à l’Assemblée nationale une minute de silence en mémoire des soldats français morts pour la Libération de la France.

2. Un bras de fer s’est engagé entre le gouvernement et la direction de Citroën. La firme automobile entend maintenir sa demande de 2 300 licenciements, alors que le gouvernement considère que la direction n’a pas ouvert de véritables négociations sur la réduction du temps de travail et la formation, comme le lui demandait Pierre Bérégovoy (photo), ministre des Affaires sociales.

3. Le Conseil des ministres a décidé d’équiper d’ordinateurs tous les lycées de France d’ici à 1986, de même que tous les collèges à partir de 1988 ; à cette date l’Education nationale devrait disposer de 100 000 ordinateurs.

4. Un observateur français a été tué et un autre blessé par des tirs de francs-tireurs à Beyrouth. C’est la première fois qu’un casque blanc français est tué depuis leur arrivée dans la capitale libanaise le 31 mars dernier.

5. Annonce d’une hausse prochaine des prix de l’essence : le 13 juin à minuit, le super augmentera de cinq centimes, l’essence ordinaire de quatre, le gasoil de deux et le fioul domestique de 2,1 cts.

6. Le général Pierre Koenig, mort en 1970, est élevé à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, par le président Mitterrand.

7. Quarts de finale à Roland-Garros : Yannick Noah, tenant du titre, a été battu par le Suédois Mats Wilander (photo) en cinq sets (6-7, 6-2, 6-3, 3-6, 3-6). Le physique du Français, touché par des crampes, n’a pas tenu.

8. Sorties cinématographiques :

- Pinot, simple flic, de Gérard Jugnot, avec G. Jugnot, Fanny Bastien, Patrick Fierry.

- Le Mystère Silkwood, de Mike Nichols, avec Meryl Streep, Kurt Russell, Cher, Craig Nelson.

- La clé, film érotique de Tinto Brass, avec Frank Finlay et Stefania Sandrelli.

9. Perpignan grelotte presque : il ne fait que 14° au meilleur de la journée !