Vendredi 26 décembre 1986

1. Grève à la SNCF : les discussions sont dans l’impasse. La direction réaffirme sa volonté de négocier sur les deux points qui posent problème (grille des salaires et conditions de travail), mais il réclame la reprise du travail en préalable à toute discussion. Ce que refusent catégoriquement presque tous les syndicats. La CGC a appelé au retour au travail. Les trains circulent au régime minimum avec un train sur quatre en moyenne, mais une amélioration sur le réseau TGV. Le directeur général Jean Dupuy a demandé la nomination d’un médiateur « extérieur » par le gouvernement afin de faire avancer le règlement du conflit.

2. Division dans la grève des marins : la CGT demande à ses adhérents de poursuivre le mouvement tandis que la CFDT rappelle qu’elle s’est retirée du conflit.

3. La Cour d’appel de Paris a rendu un arrêt donnant partiellement satisfaction à TF1 dans l’affaire l’opposant aux ministres Pasqua et Pandraud à propos des des enregistrements concernant des reportages sur les manifestations étudiantes et les casseurs. Pour les magistrats, il n’est nul besoin de décrypter les rushes (l’ensemble du tournage) et qu’il n’y aura aucune mesure d’investigations comme le souhaitait le ministère de l’Intérieur. Les séquences tournées seront cependant mises sous séquestre pendant trois mois entre les mains de TF1.

4. Net repli du franc, notamment face au mark allemand, à la suite d’attaques menées sur les marchés.

5. Un attentat à la bombe a frappé la nuit dernière, peu avant minuit, l’hôtel Novotel de Madrid. Il n’y a pas de victime mais les dégâts sont très importants. L’action a été revendiquée par l’ETA, qui affirme avoir ainsi visé la coopération franco-espagnole contre les nationalistes basques.

6. Une altercation a opposé deux chanteurs sur le plateau d’Apostrophes, animé par Bernard Pivot. Interrogé sur sa première passion, la peinture, Serge Gainsbourg évoque la musique comme un « art mineur ». Ces propos déplaisent à Guy Béart que Gainsbourg traite alors de « connard ».