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Retour vers le passé

C'était il y a 30 ans en France, jour pour jour...

Mardi 4 décembre 1984

Mardi 4 décembre 1984

1. Poursuite et fin du Sommet des Dix à Dublin. Celui-ci s’est achevé sur un accord concernant la réduction de production de vin de table dans la Communauté, préalable indispensable à l’admission dans la CEE de l’Espagne et du Portugal, dont la concurrence est redoutée sur le plan agro-alimentaire. Les partenaires sont parvenus à vaincre les réticences de l’Italie, propriétaire du plus grand vignoble mondial. Outre la réduction de la production, les Dix se sont entendus pour relever les prix du marché des vins, en imposant en début de récolte une distillation obligatoire à très bas prix afin de faire correspondre les quantités produites avec les besoins des consommateurs et en poursuivant la politique d’aide à l’arrachage. Des sanctions financières sont prévues en cas d’infraction. Grâce à cet accord, les négociations sur l’entrée des deux pays vont pouvoir se poursuivre selon le calendrier prévu.

Mardi 4 décembre 1984

2. Arrivée à Nouméa du délégué et haut-commissaire pour la Nouvelle-Calédonie, Edgard Pisani, qui a aussitôt entamé ses consultations. Avant de rejoindre la table des négociations, le FLNKS exige toujours la libération de quinze de ses militants emprisonnés. Une délégation de la commission de contrôle du Sénat, présidée par le RPR Yvon Bourges, est arrivée à son tour quelques heures plus tard dans le territoire. L’évacuation des familles caldoches commencent dans les zones contrôlées par le FLNKS (certains restent sur place bien décidées à se défendre par leurs propres moyens). A Paris, pour la deuxième fois en huit jours, Laurent Fabius a prononcé à l’Assemblée nationale, sur un ton apaisant mais ferme, une déclaration sur la situation dans l’île. L’intervention du Premier ministre, qui a lancé un appel à la trêve politicienne, a été suivie d’un débat, en présence de Dick Ukeiwé. Un consensus est apparu sur le principe d’autodétermination du territoire, mais pas sur son processus. Le socialiste Lionel Jospin a proposé deux référendums séparés pour les deux communautés de Nouvelle-Calédonie ainsi qu’une « indépendance pluriethnique » ; des propositions qualifiées de « magouille électorale dont le PS a le secret » pour Jean-Claude Gaudin ou décision anticonstitutionnelle instaurant « une sorte d’apartheid » selon le RPR Jacques Toubon. Le Parti communiste a mis en garde contre « l’engrenage colonial ».

Mardi 4 décembre 1984

3. A Dublin, le président Mitterrand a annoncé le départ du gouvernement en janvier prochain du ministre des Relations extérieures Claude Cheysson (photo), qui rejoindra à cette date Bruxelles en tant que Commissaire européen (un poste qu’il avait déjà occupé de 1973 à 1981). Le porte-parole du gouvernement Roland Dumas est pressenti pour lui succéder aux Affaires étrangères.

Mardi 4 décembre 1984

4. Deux gendarmeries ont été visées la nuit dernière par des tirs et une charge de plastic a explosé devant le cabinet d’un avocat à Bastia. La nuit a pourtant été marquée par une forte mobilisation policière et la mise en place de nombreux barrages. Dans la journée qui suit, l’ex-FLNC a diffusé un communiqué qui, sans les revendiquer, lie les attentats de ces derniers jours à la « situation coloniale faite au peuple corse ». Les rédacteurs du texte déclarent que « Si la Nouvelle-Calédonie appartient aux Kanaks, la Corse appartient aux Corses ». Environ cinq cents personnes ont manifesté à Bastia contre le terrorisme à l’appel de la CGT et de la FEN. A l’Assemblée régionale de Corse, où une minute de silence a été observée à la mémoire du CRS tué, le président Jean-Paul de Rocca Serra a appelé à une autre manifestation le 6 décembre et demandé à tous les Corses de s’unir contre la violence.

Mardi 4 décembre 1984

5. Pour la première fois, la Haute Autorité de l’audiovisuel a décidé de suspendre les autorisations d’émettre qui avaient été accordées à six radios locales parisiennes, dont les plus écoutées, NRJ (un mois d’arrêt) et 95.2 (quinze jours). Les quatre autres (Radio-Libertaire, La Voix du Lézard, Radio Solidarité et TSF 93) sont frappées d’une suspension d’une moyenne de douze jours. Il leur est reproché de ne pas avoir respecté certaines règles, notamment celles concernant les puissances d’émission : jugées trop fortes, elles perturbent les autres radios nationales et pourraient entraîner des nuisances, en particulier pour les avions. Les six radios ont décidé de passer outre et de continuer à diffuser leurs programmes.

6. Le tueur de vieilles dames a-t-il de nouveau frappé à Paris ? Le corps d’une vieille dame assassinée a été retrouvé dans le XVIIIe arrondissement.

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