C'était il y a 30 ans en France, jour pour jour...
15 Novembre 2014
1. Alors que rien ne le laissait présager jusqu’alors, le président français François Mitterrand et le numéro un libyen Mouammar Kadhafi se sont rencontrés pendant quelques heures dans l’île grecque de Crète afin de clore définitivement la question tchadienne. Et ceci alors que dans le même temps des interrogations demeurent sur le retrait effectif des troupes de Tripoli du nord du Tchad. Le gouvernement de N’Djaména et le département d’Etat américain (qui disposerait de photos prises par des satellites) affirment en effet que tous les soldats libyens n’ont pas quitté le pays. Des informations que rejette catégoriquement Paris, qui admet cependant qu’une arrière-garde ne présentant pas de menace n’a pas encore entièrement achevé son retrait. Le chef d’Etat français avait été accueilli auparavant par le Premier ministre grec Andreas Papandreou, qui a assisté à l’entretien franco-libyen.
2. Interviewé par Jean Boissonnat de l’Expansion, le président Mitterrand fait le bilan des réformes entamées par son gouvernement et qu’ils déclarent assumés pleinement. Tout en se proclamant président de tous les Français, il affirme demeurer socialiste. Il regrette le départ des communistes du gouvernement mais assure que la politique suivie par le Premier ministre Fabius reste ancrée à gauche. Si le chômage n’est pas encore enrayé, le chef de l’Etat est certain que l’emploi repartira avec la croissance.
3. Chargé il y a un an de mettre au point un nouveau statut pour les agriculteurs, le député du Lot-et-Garonne Gérard Gouzes (photo) a présenté son projet, en présence du ministre Michel Rocard : séparations des biens personnels et biens professionnels de l’agriculteur ; les enfants d’un exploitant deviendraient associés à part entière à l’image des actionnaires en industrie et l’épouse obtiendrait également un nouveau statut ainsi qu’une part du revenu (ce qui lui donnerait droit à la retraite et à la pension d’invalidité jusque-là réservés au mari) ; possibilité de déposer le bilan en cas de faillite comme un commerçant.
5. Souhaitant rassurer ses troupes, parfois en plein désarroi face à la politique menée par le gouvernement, le premier secrétaire du Parti socialiste Lionel Jospin a lancé une campagne de dialogue et d’explications en répondant à près de trois cents questions posées par des militants parisiens. Tous les thèmes ont été abordés pendant trois heures, avec pour ligne de mire principale les élections législatives de 1986.
6. Selon un sondage IFRES pour le Nouvel Economiste, André Bergeron (photo), de FO, est le leader syndicaliste le plus populaire avec 49 % de bonnes opinions. Il est suivi d’Yvon Gattaz du CNPF (37 %), Edmond Maire de la CFDT (qui perd six points) et Henri Krasucki de la CGT (20 %).
7. Six membres présumés d’un groupuscule d’extrême-gauche, les Rebelles actifs, ont été arrêtés à Villeneuve-d’Ascq. Un stock d’armes a été saisi. Leur chef, Alain Trouvé, lié à Action directe, est accusé d’un meurtre commis à Maisons-Alfort. Peu connu, le groupe avait revendiqué plusieurs attentats au cours des derniers mois.
8. L’explosion d’une bombe placée dans la cabine d’un camion français a blessé légèrement trois personnes au Pays basque espagnol. Deux autres poids-lourds français ont été visés par un attentat en Espagne.
9. A Epinal, le juge d’instruction Lambert, chargé de l’enquête sur le meurtre du petit Grégory, a rejeté la demande de mise en liberté du principal suspect, Bernard Laroche.
10. Des questions demeurent dans l’affaire des deux médecins de l’hôpital de Poitiers accusés du meurtre d’une patiente en phase de réveil. Les deux hommes clament leur innocence et leurs avocats demandent leur remise en liberté.
11. Changement à la tête d’Antenne 2 : Jean-Claude Héberlé a succédé à Pierre Desgraupes (photo) comme président de la chaîne. Par ailleurs, à la demande du secrétaire d’Etat à la Communication Georges Fillioud, 2 Pierre Desgraupes a commencé à diriger une mission sur le projet de constitution d’une chaîne culturelle à dimension européenne.
12. Les autorités monégasques et la Fédération internationale du sport automobile ne sont pas parvenues à un accord : il ne devrait y avoir ni Grand Prix de Formule 1 de Monaco ni rallye automobile de Monte-Carlo durant la saison 1985. L’Automobile Club de Monaco a notamment refusé de verser un droit de passage d’un million de francs à la Fédération française du sport automobile alors que 99 % du rallye passe par les routes du Sud-Est de la France.