Mercredi 16 novembre 1983

1. Le président Mitterrand est sur Antenne 2 l’invité de François Henri de Virieu pour une émission exceptionnelle de l’Heure de Vérité, consacrée à la défense et à la politique étrangère de la France. Il a déclaré que « la pièce maîtresse de la dissuasion nucléaire » française était le chef de l’Etat car tout dépend de sa détermination. Interrogé sur l’attentat qui a tué cinquante-huit soldats français à Beyrouth le 23 octobre, le président a affirmé que ce crime ne resterait pas impuni.

2. La majorité et l’opposition se sont durement affrontés à l’Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement, que ce soit à propos du charbon, des problèmes de la presse ou de la télévision. Le responsable UDF Jean-Claude Gaudin (photo) s’en est vivement pris au Premier ministre. Le budget de la communication a été étudié par les députés dans la soirée, ce qui a donné à de violentes attaques des dirigeants de l’opposition (Giscard d’Estaing, Chirac, etc.) contre un projet qui selon eux s’attaque aux fondements mêmes de la liberté de la presse.

3. Philippe Huet a été nommé président des Charbonnages de France.

4. Le CNPF et les syndicats ont signé un accord sur la formation en alternance. Trois nouvelles formules d’insertion professionnelle concernant 300 000 jeunes sont désormais prévues.

5. La réunion entre les pompistes et les pouvoirs publics s’est achevée sur un constat d’échec. Les gérants de station d’essence ont décidé de faire payer aux consommateurs les services jusque-là gratuits (vérification des niveaux, gonflage des pneus, etc. : jusqu’à sept Francs) pour compenser le rabais imposé sur l’essence.

6. Réunion à Paris du Conseil national de la FNSEA, une première depuis 1981. 250 présidents et secrétaires généraux des fédérations départementales et les représentants de trente-six productions agricoles différentes étaient présents se sont déclarés inquiets de la situation de leur filière. Ils réclament le démantèlement des montants compensatoires, disent non à une baisse des revenus agricoles et refusent l’élargissement de l’Europe.

7. Affaires des « grâces médicales de Marseille ». Même si les juges estiment qu’il n’existe aucune trace de corruption dans ce dossier, quatre des cinq inculpés ont été condamnés pour fautes lourdes : le médecin Solange Troisier ([photo] six mois de prison avec sursis et 8 000 Francs d’amende), l’avocat André Fraticelli (un an de prison, dont huit mois avec sursis ; il reste en cellule), le médecin en chef des Baumettes Alain Colombani (un an de prison, dont huit mois avec sursis), l’expert médical Bernard Mariotti (six mois avec sursis). L’autre expert Raymond Mazaud a été relaxé. Les quatre condamnés ont aussitôt fait appel.

8. Le président soudanais Nemeyri a annoncé que sept techniciens français ont été enlevés dans le sud du Soudan par l’Armée de libération du peuple soudanais. Cette organisation donnerait quarante-huit heures au gouvernement de Khartoum pour cesser ses travaux dans la région et exigerait également de la France l’arrêt de toute aide apportée au Soudan.

9. Irrité par la présence de plus en plus fréquente au large des côtes finistériennes des navires soviétiques, dans des opérations d’espionnage, le maire RPR de Brest, Jacques Berthelot, a décidé de rompre le contrat d’amitié qui lie sa ville à celle de Tallinn, en Estonie.

10. Sorties cinématographiques :

- A nos amours, de Maurice Pialat. Ce film révèle une jeune comédienne de seize ans, Sandrine Bonnaire. On retrouve également dans la distribution Evelyne Ker et Dominique Besnehard.

- Un fauteuil pour deux, de John Landis, avec Dan Aykroyd, Eddie Murphy, Ralph Bellamy, Don Ameche, Denholm Elliott et Jamie Lee Curtis.